1: Relevez les sourcils ^_^
2: Souriez-vous, souriez aux autres đ
3: Riez! đ
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SOURIEZ, VOUS ĂTES SAUVĂS !
Quand un homme dit « je suis heureux », il veut dire bonnement « jâai des ennuis qui ne mâatteignent pas» Jules Renard Cher ami de la santĂ© globale, Ce qui est arrivĂ© Ă cette femme de 65 ans a créé un coup de tonnerre dans le monde de la psychologie. Atteinte de la maladie de Parkinson, cette patiente se trouvait Ă lâhĂŽpital PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre pour bĂ©nĂ©ficier dâun traitement dâun type nouveau. Les mĂ©decins avaient dĂ©cidĂ© de stimuler par un courant Ă©lectrique certaines zones de son cerveau. [1] Au dĂ©part, tout sâest passĂ© comme prĂ©vu. Les mĂ©decins avaient trouvĂ© la bonne zone de contact dans son cerveau et son Ă©tat commençait Ă sâamĂ©liorer. Mais tout Ă coup, le courant Ă©lectrique se dĂ©plaça de 2 millimĂštres⊠et le comportement de cette patiente se modifia brutalement. Elle cessa de parler, se replia sur elle-mĂȘme et Ă©clata en sanglots. Quand les mĂ©decins lui demandĂšrent ce qui se passait, elle rĂ©pondit : « Je suis lasse de vivre, ça suffit. Je ne veux plus vivre, je suis dĂ©goĂ»tĂ©e de la vie. Tout est vain, je me sens inutile. Je suis dĂ©sespĂ©rĂ©e. Pourquoi vous embĂȘter pour moi ? » [2] Le courant Ă©lectrique avait-il créé de toute piĂšce des pensĂ©es tristes dans son cerveau ? Indirectement, oui. En fait, lâopĂ©ration a mis en mouvement les muscles du visage et de la bouche qui sont activĂ©s lorsque nous pleurons. LâĂ©lectricitĂ© a ainsi dĂ©clenchĂ© artificiellement lâĂ©tat que nous ressentonsquand nous sommes malheureux. Et câest cela qui est remarquable : ce nâest pas une idĂ©e triste qui a fait pleurer cette femme ; câest le fait de se sentir mal dans son corps et pleurer qui a dĂ©clenché chez elle des pensĂ©es sombres et suicidaires. La bonne nouvelle est que le mĂȘme phĂ©nomĂšne existe aussi pour le rire et la joie, comme le montre une autre expĂ©rience, tout aussi ahurissante. « NON MAIS REGARDEZ-VOUS, VOUS ĂTES TROP DRĂLE »Cette fois, câest un patient Ă©pileptique, A. K., qui a vu son cerveau stimulĂ© Ă©lectriquement. Dans son cas, lâobjectif nâĂ©tait pas dâamĂ©liorer son Ă©tat, mais de dĂ©celer la zone du cerveau qui provoque les crises, afin de la supprimer chirurgicalement. Mais lĂ encore, cette procĂ©dure a suscitĂ© la stupĂ©faction des mĂ©decins : dĂšs quâils stimulaient une zone du cerveau bien prĂ©cise, ils provoquaient chez A. K. un rire franc et massif. Une dĂ©couverte qui sâest confirmĂ©e sur tous les autres patients ! Etonnamment, ce rire Ă©tait immĂ©diatement suivi « dâune sensation de gaitĂ© ou dâhilarité » â mĂȘme si les patients Ă©taient arrivĂ©s de mauvaise humeur. Encore plus surprenant : lorsque le Pr Fried, qui conduisait lâexpĂ©rience, a demandĂ© aux patients pourquoi ils riaient, croyez-vous quâils ont rĂ©pondu « je nâen sais rien, je ne peux pas mâen empĂȘcher » ? (ce qui Ă©tait pourtant la rĂ©alitĂ©). Non, ils avaient toujours une « bonne raison » ! A. K, pliĂ© en deux, leur a rĂ©pondu : « non mais regardez-vous, vous ĂȘtes trop drĂŽle ». Tout ce qui les entourait Ă©tait brusquement matiĂšre Ă rigolade⊠alors quâĂ lâinverse, pour la patiente de lâhĂŽpital SalpĂȘtriĂšre, sa vie entiĂšre Ă©tait soudainement jugĂ©e avec noirceur. LUNETTES NOIRES OU LUNETTES ROSES ?Ces expĂ©riences rĂ©vĂšlent Ă quel point nous sommes capables de percevoir une mĂȘme situation de maniĂšre opposĂ©e. Comme si nous mettions des lunettes dĂ©formantes. Avec des lunettes noires sur le nez, le monde sâassombrit dâun seul coup. La rĂ©alitĂ© extĂ©rieure nâa pas changĂ© dâun pouce, mais elle semble soudainement insupportable. Avec les lunettes roses, au contraire, ce qui nous entoure devient une source inĂ©puisable de joie, voire dâhilaritĂ©. Peut-ĂȘtre avez-vous dĂ©jĂ eu ce sentiment Ă©trange, vous aussi. Un jour, vous vous sentez vulnĂ©rable face au souci le plus trivial, tout vous semble matiĂšre Ă angoisse ou pessimisme. Un autre jour, vous vous sentez invulnĂ©rable et optimiste, mĂȘme au milieu des problĂšmes les plus sĂ©rieux. Cela peut dĂ©pendre des joursâŠ. Mais cela dĂ©pend aussi des personnes : certaines ont par nature un tempĂ©rament des plus joyeux, dâautres ont un caractĂšre naturellement pessimiste. Mais dans tous les cas, le type de lunettes que vous portez est toujours le reflet de votre Ă©tat corporel, Ă©motionnel. Et la bonne nouvelle est quâil est possible dâagir pour modifier cet Ă©tat⊠sans avoir Ă se faire chatouiller les neurones par des hommes en blouse blanche ! Il suffit pour cela dâactiver votre arme secrĂšte anti-dĂ©prime. « SOURIS, PUISQUE CâEST GRAVE » [3]Les dĂ©primes passagĂšres font partie de la vie. Il est normal dâĂȘtre triste quand un Ă©vĂ©nement malheureux nous frappe. Mais il ne faut surtout pas laisser la mĂ©lancolie sâinstaller⊠Car la tristesse peut sâauto-entretenir. Imaginez lâengrenage. Un coup dur vous frappe. Vous ressentez une profonde tristesse Ă©motionnelle. Comme pour la patiente de la SalpĂȘtriĂšre, ce ressenti risque de modifier la façon dont vous jugez votre existence toute entiĂšre⊠et câest la dĂ©pression qui vous guette. Pour quitter ces lunettes noires, vous pouvez bien sĂ»r faire travailler votre cerveau cognitif : examiner vos pensĂ©es nĂ©gatives et les « dĂ©masquer » pour ce quâelles sont : des distorsions de la rĂ©alitĂ©. Mais il est capital Ă©galement de stimuler votre cerveau émotionnel. Exactement comme lâon fait les mĂ©decins qui ont fait rire aux Ă©clats A. K. Sauf que vous nâavez pas besoin dâĂ©lectrodes : il vous suffit de commencer Ă âŠÂ sourire ! Car câest un fait dĂ©sormais bien Ă©tabli : le simple fait de sourire conduit votre cerveau Ă produire les molĂ©cules de la bonne humeur (dopamine). Câest mĂ©canique. Le sourire active certains muscles du visage, qui Ă leur tour dĂ©clenchent ces anti-dĂ©presseurs naturels. Parmi ces petits muscles aux effets Ă©tonnants, il y a les « muscles corrugateurs », qui sont activĂ©s lorsque vos sourcils bougent. Faites lâexpĂ©rience : froncez les sourcils de maniĂšre prolongĂ©e, et vous sentirez la tristesse vous envahir. A lâinverse, relevez-les, comme lorsque vous souriez, et la bonne humeur vous gagnera. Vous ĂȘtes sceptique ? Et bien regardez ce qui se passe quand des patients dĂ©pressifs sont obligĂ©sde faire cet exercice. LE BOTOX, REMĂDE MIRACLE CONTRE LA DĂPRESSION !Câest un mĂ©decin amĂ©ricain, le Pr Finzi, qui sâen est rendu compte le premier : lorsquâil injectait du botox Ă ses patientes, il voyait parfois leur humeur sâamĂ©liorer. Ce nâĂ©tait pas liĂ© Ă la disparition de leurs rides. Car lâeffet bĂ©nĂ©fique nâĂ©tait perceptible que dans un cas : lorsquâil faisait cette injection entre les deux yeux â autrement dit, lorsquâil figeait les fameux muscles corrugateurs. Le Pr Finzi Ă©tait convaincu quâil tenait lĂ une arme Ă©tonnante contre la dĂ©pression. Et il a fini par le prouver en 2014 grĂące Ă une belle Ă©tude publiĂ©e dans le Journal of Psychiatry Research. [4] Il a sĂ©lectionnĂ© des patients dĂ©pressifs et leur a injectĂ©, entre les yeux, soit du botox, soit un placebo (une solution saline). Au bout de 6 semaines, plus de 50 % des patients ayant eu le botox Ă©taient sortis de leur dĂ©pression, contre seulement 15 % dans le groupe de contrĂŽle ! Tout cela, simplement en les empĂȘchant de froncer les sourcils ! Il est plus que temps de rĂ©aliser que votre visage est une porte dâentrĂ©e pour stimuler votre cerveau Ă©motionnel [5]⊠et de le faire travailler Ă votre profit ! SOURIEZ, MUSCLEZ VOTRE APTITUDE AU BONHEURâŠEvidemment, je ne vous recommande pas le botox â câest une toxine dont on ne sait rien des effets Ă long terme, si ce nâest quâon finit par en retrouver des traces dans le cerveau. [6] Pour obtenir les mĂȘmes effets, il suffit de vous forcer Ă sourire⊠jusquâĂ ce que cela devienne une seconde nature. Cela peut commencer par un peu de gymnastique faciale. Chaque jour, prenez quelques minutes pour activer vos zygomatiques et vos muscles corrugateurs : froncez et dĂ©froncez les sourcils, Ă©tirez les coins de votre bouche. Souriez la bouche fermĂ©e. Puis la bouche ouverte. Activez ainsi les molĂ©cules de la bonne humeur. Si la « gym du visage » ne vous dit rien, regardez-vous dans une glace et souriez. Souriez-vous, avec sincĂ©ritĂ©. Conservez le sourire et observez la modification de votre Ă©tat intĂ©rieur. Prenez lâhabitude de faire cela, chaque matin et chaque soir, par exemple aprĂšs vous ĂȘtre brossĂ© les dents. Lâeffet sur votre humeur sera plus durable que vous ne lâimaginez. Et ne vous contentez pas de sourire quand vous ĂȘtes seul. Essayez aussi de cultiver votre sourire avec les autres. Soyez Ă lâaffĂ»t des sourires de vos collĂšgues ou de vos proches, et rendez-le-leur. Et sâils en sont avares, nâhĂ©sitez pas Ă prendre les devants, vous verrez que le sourire est communicatif ! Vous nâimaginez pas le bien que vous vous ferez en souriant davantage. âŠET GAGNEZ DES ANNĂES DE VIE EN BONNE SANTĂ !Car se forcer Ă sourire est bien plus quâune arme anti-dĂ©prime. Câest aussi un moyen imparable dâamĂ©liorer sa santĂ©. Sourire relaxe lâorganisme, rĂ©duit les hormones du stress, abaisse la tension artĂ©rielle et protĂšge contre les maladies cardiaques. Mieux : le sourire renforce le systĂšme immunitaire. Il aide mĂȘme votre corps Ă produire les fameuses lymphocytes T qui attaquent les cellules cancĂ©reuses [7]. A tel point que lâhĂŽpital chinois de Guangzhou a incorporĂ© la thĂ©rapie du sourire dans son protocole de lutte contre le cancer ! Souriez, et ce sont littĂ©ralement des annĂ©es de vie en bonne santĂ© que vous pourrez gagner. LittĂ©ralement ? Oui : des chercheurs ont examinĂ© les photographies de joueurs de base-ball professionnels des annĂ©es 1950 [8]. Et ils ont dĂ©couvert que ceux qui souriaient Ă pleines dents avaient vĂ©cu en moyenne 79,9 ans contre 72,9 ans pour ceux qui ne souriaient pas ! Alors nâhĂ©sitez plus. Activez cet anti-dĂ©presseur naturel⊠et nâayez surtout pas peur du surdosage ! MAINTENANT, DĂCUPLEZ LA DOSE⊠EN RIANT !Bien au contraire : la mĂ©ga-dose â le rire â est fortement recommandĂ©e. Le rire a tous les effets bĂ©nĂ©fiques du sourire⊠en beaucoup plus puissant. Câest mĂȘme un anti-douleur avĂ©ré : une minute de rire est aussi efficace contre les douleurs quâun mĂ©dicament ! [9] Bien sĂ»r, il nâest pas si facile de se forcer Ă rire. Mais comme pour le sourire, câest une simple question dâentraĂźnement. Dans son excellent livre Tout dĂ©primĂ© est un bien portant qui sâignore, le Dr Michel Lejoyeux recommande la pratique des « trois rires par jour » : Le soir, essayez de trouver trois principales raisons de rire, par exemple en repensant Ă des moments drĂŽles de la journĂ©e. Puis le lendemain matin, repensez-y. Et ainsi de suite, jusquâĂ ce que cela devienne un automatisme. Une autre possibilitĂ© est de prolonger lâexercice du sourire devant votre miroir. Allez un cran plus loin : faites « Ha ! Ha ! Ha ! ». Imitez le rire, pensez Ă quelquâun qui rit. Surtout, nâayez pas peur dâavoir lâair ridicule, cela pourrait au contraire vous aider Ă rire⊠de vous mĂȘme ! Et vous verrez, au bout dâun instant, vous vous mettrez Ă rire franchement, et vous ressentirez dans tout votre corps la chaleur joyeuse dâune bonne humeur retrouvĂ©e. Si tout cela ne suffit pas, essayez de rejoindre un club de « yoga du rire », vous ne le regretterez pas. Je ne vous en dis pas plus⊠Mais si le concept vous intrigue, allez voir cette vidĂ©o, Ă partir de la minute 1â50⊠Je vous mets au dĂ©fi de la regarder sans rire aux Ă©clats ! RETROUVER LA JOIE DE VIVRECes petits exercices nâeffacent pas les causes du mal-ĂȘtre. Mais ils vous font aller mieux, et câest dĂ©jĂ Ă©norme. Car nâoubliez pas que la cause principale de la dĂ©prime est bien souvent⊠la tristesse elle-mĂȘme â cette maudite paire de lunettes qui vous fait voir tout en noir. Souriez, riez. Et vous verrez, vous vous reconnaĂźtrez dans cette chanson de Barbara : « Et sans prĂ©venir, ça arrive Ca vient de loin Ca sâest promenĂ© de rive en rive Le rire en coin Et puis un matin, au rĂ©veil Câest presque rien Mais câest lĂ , ça vous Ă©merveille Au creux des reins La joie de vivre » Bonne santé ! Xavier Bazin PS : A vous la parole ! Je serais heureux de connaĂźtre votre sentiment sur cette thĂ©rapie si particuliĂšre (en commentaire de cet article). Et si vous avez dâautres astuces anti-dĂ©primes, nâhĂ©sitez Ă pas Ă les partager !
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